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Méningite : virale ou bactérienne ?


Elle risque d’être mortelle sinon d’engendrer de graves séquelles. La méningite est une maladie infectieuse qui intrigue les parents, et ce, en raison de son éventuelle dangerosité. D’où l’impératif de faire preuve de vigilance et d’en connaître les symptômes afin d’intervenir au bon moment.


La méningite représente une maladie infectieuse qui affecte les méninges. Il s’agit, en effet, de l’inflammation des méninges qui ne sont autres que les membranes enrobant et le cerveau et la moelle épinière. Cette inflammation revient, dans la majorité des cas, à une infection virale. Dans ce cas, sa gravité s’avère être réduite. Bénignes, les méningites d’origine virale guérissent d’elles-mêmes au bout de huit jours tout au plus. Mais les méningites d’origine bactérienne, elles, sont redoutables et nécessitent un traitement d’urgence, une hospitalisation voire un traitement prophylactique à titre préventif, administré au profit de l’entourage du malade. Virale, bactérienne, la méningite peut être —dans de rares cas— le résultat d’une infection des méninges par un champignon ou par un parasite.

Les signes avant-coureurs

Les symptômes de la méningite doivent être connus aussi bien par les adultes que par les parents afin d’anticiper sur des répercussions dramatiques, notamment en cas de méningite bactérienne. Chez l’adulte, la méningite se manifeste par une sensation de raideur au niveau de la nuque, de terribles céphalées, une grande fatigue, des nausées, des vomissements parfois en jets, une intolérance à la lumière, des courbatures, une poussée de fièvre qui n’empêche pourtant pas les mains et les pieds d’être glacés. Le teint du malade vire au gris ou semble, dans bien des cas, marbré. Il peut s’agir aussi d’une paralysie oculaire et des convulsions : deux signes trahissant des lésions au niveau du système nerveux central.

Moins faciles à détecter, les symptômes de la méningite chez le nourrisson dévoilent une irritabilité, des pleurs constants, une somnolence inaccoutumée, un refus de se nourrir, de la fièvre et des frissons. Contrairement aux adultes, la nuque du nourrisson semble molle alors que la fontanelle (l’espace qui sépare les os du crâne) semble être tendue. Affaibli, le bébé a le teint gris ou marbré. Il risque même de faire des crises d’épilepsie. Outre ces signes avant-coureurs, l’un des symptômes doit avertir les parents sur la gravité de l’état de santé de l’enfant : en effet, des éruptions cutanées sous forme de taches rouges ou violettes peuvent apparaître sur le corps de l’enfant ; des taches qui persistent à la pression du doigt. Il s’agit du purpura qui traduit la gravité extrême de la maladie et avertit sur l’impératif de transférer l’enfant au plus vite à l’hôpital le plus proche pour une hospitalisation d’urgence car il s’agit d’une question de vie ou de mort.

Virales mais bénignes

Les méningites virales reviennent dans 80% des cas à l’infection des méninges par les entérovirus. Cela dit, d’autres virus peuvent en être l’origine notamment les virus des oreillons, de l’herpès, de la varicelle, des adénovirus, etc. L’administration des antibiotiques ne se justifie point étant donné que les antibiotiques n’influent aucunement sur les virus. Chez le nourrisson, en revanche, mais aussi chez les personnes qui souffrent d’un déficit immunitaire, il convient de prescrire des traitements symptomatiques pour faire baisser la fièvre et prévenir ainsi d’éventuelles convulsions.

Méningocoque ou pneumocoque

Quant aux méningites d’origine bactérienne, elles impliquent une hospitalisation d’urgence du malade. Dues à deux germes bien définis, à savoir le méningocoque et le pneumocoque, ces infections exigent un traitement antibiotique d’urgence qui consiste en des injections de céphalosporine de troisième génération. La durée du traitement doit, généralement, s’étaler sur dix jours. Le patient doit être hospitalisé pour bénéficier de la surveillance médicale nécessaire à son traitement. Notons qu’en cas de méningite bactérienne due à la contamination par un méningocoque, un traitement prophylactique s’impose à l’entourage du malade et repose sur la prise d’antibiotiques à titre préventif.

Examen par ponction lombaire

Le diagnostic d’une méningite exige, nécessairement, —et outre l’observation des symptômes précités— le recours à l’examen par ponction lombaire. Muni d’une seringue à très fine aiguille, le médecin prélève un échantillon du liquide céphalorachidien, lequel se situe entre deux vertèbres, et qui fera objet d’analyses. L’effet indésirable de cet examen se limite aux céphalées dues à la diminution du liquide, lesquelles finiront sitôt par disparaître. Le prélèvement se fait, d’ailleurs, sous anesthésie locale. Grâce à cette technique, le staff médical sera apte à trancher l’origine de la maladie : si la méningite est d’origine virale, le liquide sera plutôt clair. Bactérienne, le liquide aura un aspect trouble et purulent. La ponction lombaire permet donc de découvrir le germe responsable de la méningite et orientera ainsi le médecin vers le traitement à prescrire. Notons que, dans le cas de symptômes trahissant des lésions du système nerveux central, d’autres examens s’imposent, à savoir l’imagerie médicale, le scanner, l’IRM…

Rappelons qu’en cas de méningite virale, et si le patient ne souffre pas d’un déficit immunitaire, la guérison sera spontanée et ne nécessitera aucun traitement spécifique. Mais dans le cas d’une méningite bactérienne, des antibiotiques devront être pris au plus vite pour éviter d’éventuelles séquelles.

Notons, en outre, que le respect du calendrier de la vaccination réduit sensiblement le risque d’avoir une méningite.

* Source : www.doctissimo.fr

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